Le 21 janvier 2017, le premier conseil communautaire de la nouvelle CDC
Coteaux de Garonne - Podensac - Lestiac – Paillet - Rions s’est réuni à la médiathèque de Podensac avec à l’ordre du jour l’élection d’un nouveau président.
Lionel Chollon, Maire de Loupiac était en concurrence avec M. Mateille, Maire de Podensac et président sortant.
Vous pourrez lire ci-dessous la déclaration de candidature de M. Chollon.
"Le 31 décembre 2016 a marqué la fin de l’histoire des CDC de Podensac, des Coteaux de Garonne et de l’Artolie en conséquence de l’application de la loi Notre. De nombreux élus , salariés, citoyens doivent faire le deuil de cette histoire à laquelle ils ont participé et qu’ils souhaitaient parfois poursuivre. La loi ne leur a pas permis. Les livres se sont refermés sur un dernier chapitre que certains ont vécu douloureusement. D’autres sont soulagés de passer à autre chose. Il n’y pas de continuité avec le passé à invoquer...Lequel faudrait-il choisir d’ailleurs ?
Faire face à un triple défi
Non, ce matin, les circonstances exigent que nous nous tournions vers l’avenir et que nous nous donnions les moyens de répondre, avec le personnel et les citoyens, à un triple défi qui pèse sur notre territoire comme quasiment sur tout le pays.
Comment faire face à l’urgence sociale, l’urgence environnementale et l’urgence démocratique ? L’analyse rapide du bureau d’étude qui a accompagné notre fusion confirme cette analyse.
Nos premières décisions ce matin, nos premiers votes exprimeront un message fort qui éclairera la suite de notre histoire commune. La page est encore complètement blanche et nous connaissons la puissance d’un incipit réussi. La situation exige de nous invention et médiation. On peut espérer y parvenir dans un tel lieu de naissance.
Si je présente ma candidature, c’est que je pense être en capacité de porter un projet politique pour les 3 ans qui viennent permettant de répondre aux exigences sociales, écologiques et démocratiques exprimées par de nombreux citoyens que j’ai rencontrés ces dernières semaines.
Répondre aux exigences citoyennes
Il y a un besoin fort de participation citoyenne, de solidarité pour les plus faibles, les plus fragilisés, les plus stigmatisés, de garantie d’un environnement sain.
Je vous proposerai de fixer comme « préambule » à toutes nos actions l’analyse de leur impact environnemental, social et démocratique.
Nous savons que la question du logement est très importante, qu’il y a des besoins à satisfaire. Il s’agira d’analyser les projets à l’aune de ce triptyque : s’il doit répondre aux exigences écologiques (ce qui est la loi), le projet devra aussi être ouvert/ accessible à tous les revenus et fruit d’une réflexion citoyenne.
De même pour le développement économique. Agir pour accueillir des activités nouvelles, oui, mais non polluantes, des commerces nouveaux et adaptés, bien sûr, mais avec des salaires décents. L’investissement public n’est pas là pour favoriser la pauvreté. L’activité agricole doit être étudiée avec les mêmes critères. Il faut l’aider à devenir moins polluante, à sauvegarder les nappes phréatiques et les sols, à préserver la santé des salariés et des riverains. Par notre action, nous devons contribuer au changement et à la diversification du mode de production agricole. Je pourrais multiplier les exemples, mais ce serait fastidieux. Je résumerai cette volonté en préconisant :
la mise en place, très vite, d’un Agenda 21 ;
la généralisation à tout le territoire, avec l’aide de la CAF et de la MSA, du contrat de territoire global ;
la signature avec le sous-préfet, avant le 30 juin, d’un contrat de ruralité ;
l’ouverture du conseil de développement, obligatoire pour notre CDC (je sais, on n’en a jamais parlé entre nous, mais c’est obligatoire), à un collège citoyen ;
la création d’un centre social et culturel ;
la défense du centre hospitalier et d’un réseau local de soins de proximité et de qualité ;
la mobilisation de toutes les forces associatives sur des projets culturels et sportifs avec des équipements adaptés ;
la solidarité entre les communes et entre les rives ;
la transparence dans les prises de décision.
Une autre gouvernance
L’architecture de notre nouvelle CDC, son organisation doivent répondre à ces mêmes exigences.
Si vous m’élisez président, je proposerai tout de suite une suspension de l’ordre du jour prévu. Avec l’aide des services, un tri sera fait entre les les délibérations qui doivent être votées immédiatement et celles qui peuvent être repoussées à la prochaine séance.
En premier lieu, il sera proposé d’annuler la délibération concernant le nombre de vice-présidences.
Tous les élus qui ont participé aux réunions de la commission fusion peuvent en témoigner : cette question n’a jamais été mise en débat pendant les 8 mois écoulés et la proposition, faite par M. Mateille dans sa profession de foi, de porter ce nombre à 12 avec répartition entre les deux rives n’a pas été discutée collectivement. Je pense qu’il serait souhaitable que les élus s’expriment librement sur le sujet.
Si besoin, nous nous retrouverons lundi pour finaliser le projet. Et nous validerons le tout lors de la prochaine réunion du conseil.
Au cours de cette discussion, je ferai des propositions :
Une indemnisation de tous les conseillers communautaires, par exemple. C’est possible, et surtout, ce n’est que justice. Elle serait conditionnée à une participation effective aux réunions du conseil et aux 2 commissions minimum où ils seraient inscrits. En cas d’absences répétées, la rémunération serait suspendue.
Le financement ? Tout simplement en réduisant le nombre des vice-présidences et les rémunérations, y compris celle du président.
Pour aider les vice-présidents, des délégations seraient attribuées à des conseillers communautaires et un secrétariat spécifique les accompagnerait dans leur mission.
Je vous invite à réfléchir lucidement sur l’impact positif qu’auraient ces mesures à préciser, bien sûr, lors du débat auprès de nos concitoyens.
Enfin, si je suis président, je veillerai à garantir l’indépendance de nos choix qui ne seront jamais dictés par des pressions extérieures, mêmes amicales. Nous devons être forts et confiants en nous-même, afin de résister à l’appel de toutes les sirènes qui vont rapidement chercher à nous convaincre que 30 000 habitants ce n’est encore pas assez gros et nous pousser à envisager très vite de nouvelles fusions.
Chers collègues, avec le choix du futur président de notre CDC vous allez décider de la manière dont vous souhaitez que s’écrive notre histoire dans les 3 ans à venir. Il est encore possible de modifier un scénario pré-écrit depuis des mois.
Je souhaite en tout cas que nous soyons tous fiers, dans 3 ans, de notre ouvrage.
Je sais que je peux compter sur vous.
Résultat du vote :
Lionel Chollon 13 voix, Bernard Mateille 26 voix, 2 bulletins blancs.